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Vacances, j'oublie tout ! Blog fermé quelque temps...
L'idée de ce blog est venue très simplement.
Installé depuis peu en Thau, j'ai eu la chance de découvrir un pays magnifique, doré et chaleureux.
Au hasard de mes pérégrinations, tant d'impressions ont surgi de décors toujours surprenants, tant d'idées sont nées de rencontres, réflexions d'un jour ou analyses plus poussées que je soumettrai peut-être, au risque de plaire ou d'agacer, préférant assurément vous écouter que pérorer.
Je propose ici une tribune libre, qui se devra d'être objective, dans le strict respect d'autrui, où l'on s'exprimera sur des “trucs” à voir, à éviter, où déclarer sa passion d'un instant, ses amours ou son irritation deviendra possible avec une plume.
Analyser, commenter, réagir, dans un cadre social, culturel, pourquoi pas économique, mais jamais politique. Coup de foudre ou coup de gueule, témoignons, donnons nos avis.
Thauthau.
mercredi 16 décembre 2009
Coup de grisou
Des gens sans vergogne, au cap d'agde
Et avec Noël qui approche, j'ai eu des nausées, cette page méritant vraiment d'être affichée, diffusée. Pendant que j'écris ces lignes, j'ai encore envie de vomir. J'espère de tout mon cœur que ma prose pourra leur apporter un peu de réconfort.
Il manque juste une formation gratifiante au cuistot, pour laquelle elle fera un chèque, réservant ainsi la place de l'élève.
Oui vous avez bien lu. Et ils n'ont plus un radis, Noël approche, ils attendent avec désespoir la prime annoncée aux pauvres.
Lui était gêné, vraiment peiné, il a eu honte, ça s'est vu.
Je ne savais plus où me mettre. Certains clients du bistrot ont baissé la tête, émus. Le patron lui, qui a avoué avoir entendu l'histoire, a demandé de quel restaurant il était question, pour suite à donner. C'est clair ! C'est ignoble, vous savez, dans sud, il y a une insulte avec le son Q en syllabe du milieu...
Je peux vous dire qu'on se sent dans ces cas là bizarre, avec un brouillon intellectuel mêlant sentiment de devoir moral, circonstances atténuantes et plein d'autres choses.
Aujourd'hui, de la publicité est même faite sur un monospace en mauvais état apparent, ce qui est terrible pour l'image du fonds de commerce. Mais ça, ce n'est qu'une opinion d'amateurs non éclairés, ont-ils conclu.
Thauthau.
mardi 15 décembre 2009
Bienvenue à Sète
Sète. Une Ile, des ponts tournants ou levants, une petite Venise disent certains, "l'île singulière".
Nous avons facilement trouvé une place de stationnement dans un parking souterrain, le seul de la ville sous le niveau de la mer, rarement complet hors saison, sa construction au bord du canal ayant beaucoup inquiété et fait "couler" de l'encre. Et s'il n'était pas étanche ? On serait noyés !
Avec un guide sous le bras, bien chaussés, nous nous lançons.
Le fascicule nous rappelle, s'il en était besoin, que c'est la cité des Illustres, celle des Brassens, Vilar, impossible de tous les citer, pardonnez-moi. S'il paraît que certains furent autrefois décriés, on ne peut aujourd'hui les manquer. Tout y passe, ou presque : musées, rues, expositions, bars...
Bienheureux Georges, paix à ton Âme, reposes toi dans le cimetière "des pauvres".
On nous a dit que tu l'aurais préféré à celui "des riches", qui surplombe la méditerranée, nous offrant un panorama grandiose, limite intimidant pour les humbles croyants que nous sommes, rappelant les origines italiennes d'une partie des citoyens, et affichant la réussite de certains immigrés pour qui ce n'était pas gagné d'avance.
Georges, ont-ils donc oublié qu'il te fallait parfois raser les murs pour aller voir tes parents, évitant ainsi les quolibets, les critiques, peut-être même des tomates. Mais pourquoi avais-tu osé devenir un artiste prometteur, et quitter l'île ?
Mais reprenons le cours de notre promenade.
C'est vrai que le centre est magnifique.
Posons-nous face à l'hôtel consulaire, devant le Grand Hôtel (dont l'architecture intérieure mérite vraiment le détour) et admirons les canaux, les splendides façades de certaines demeures. Vous êtes face à un décor magique ! Au petit matin, c'est féérique, pour peu que le soleil soit de la partie, que la tramontane ne soit pas au rendez-vous, et qu'il n'y ait pas encore le fameux concert des klaxons.
En remontant le quai, vous serez vite arrivés au quartier de la Marine, avec son enfilade de restaurants, tous prétendant détenir la meilleure recette des plats traditionnels locaux (celle de grand mère pardi !).
Je repère une table bien placée. Nos deux voisins, finissant leurs apéritifs anisés et, commandant derechef une bouteille de vin du crû, nous conseillent sur le choix dans la carte.
Les huîtres de Bouzigues, ça c'est une valeur sure Monsieur, on est pas là pour rigoler. A Marennes, Cancale ou Prat Ar Coum, elles seraient presque aussi bonnes.
Plus bas dans la carte, la rouille, sauce auréolée de mystère et carrément vénérée, serait capable (ou presque) de tout accompagner. Mais dîtes-moi, fallait-il donc avoir du temps de disponible pour se mettre à farcir des moules ? Les encornets, ça ne suffisait pas ?
En tous cas, loués soient les Anciens, parce que c'est vrai que c'est délicieux.
Lascifs, amarrés aux quais devant les terrasses, les thoniers. Chapelles des mers endormies, véritables objets de culte, ils arborent fièrement sur leurs proues des prénoms de membres de la famille des armateurs.
La pêche au thon prend ici une dimension toute particulière, intimidante, touchant presque le sacré.
Beaucoup en parlent, certains en vivent, bien, très bien même, pas comme les confrères dits de "la petite pèche", dont les bateaux mouillent à l'abri du môle, et qui, nous dit-on, attendraient une décision administrative gaussienne qui viserait à les éjecter d'un site qui pourrait bien devenir LA marina du sud.
"On construirait un hôtel quatre étoiles, on ferait venir des bateaux de luxe, des yachts ! Il y aurait des stars, et du travail !"
Sur les quais, lorsque la criée s'endort, entre filets lovés au soleil et poubelles odorantes, on se plaît à rêver, on débat, on s'enflamme, on dénonce, avis partagés, toujours clamés haut, fort et en couleur, selon l'étiquette électorale de l'orateur.
Espoir pour certains, cauchemar pour tant d'autres. De toutes façons, la "petite pèche se meurt", et on dirait bien que ça ne fait pas pleurer dans toutes les chaumières...
Nous décidons de nous enfoncer dans le centre.
Ça grimpe à certains endroits ! Ah, des rues piétonnes, il était temps, abritons nous !
Car arpenter les trottoirs de Sète ou traverser ses chaussées, même dans les clous, c'est vouloir couper la Concorde, en petite foulée, en semaine à 18h30.
Des voitures, des scooters, il y en a tellement que ça ferait presque Napolitain. Si peu de vélos. Il semblerait que la ville appartienne au chauffeurs.
Le code de la route ? Ah oui, je sais, c'est un bouquin ! Ce n'est pas de l'incivisme nous disaient nos voisins de table, moniteurs d'auto-école. Ici, ils ont fait d'une singularité une généralité. C'est réellement dangereux de conduire à Sète. Vous verrez, enfin, nous ne vous le souhaitons pas. Feux rouges ? Stops ? Lignes blanches ? Passages protégés ? Ah bon, où ça ? De toutes façons, "z'êtes pas de Sète vous, alors..." On imagine facilement le tracas des Forces de l'Ordre, le film d'horreur en 16/9ème avec son haute-définition, pour qui voudrait réguler tout ça.
Finalement, ce n'est pas si singulier, loin de là. C'est simplement insulaire. Il suffit de voyager pour le comprendre... et d'avoir de l'ouverture d'esprit pour l'admettre...
Thauthau.