J'ai croisé, lors je me dirigeais vers la mairie d'une des municipalités du coin, un couple qui m'a COMPLÈTEMENT RETOURNE les tripes !
En cette période de grand froid, ou il semblerait que le politiquement correct, diffusé à grands coups de messages télévisuels ou radiophoniques, nous enjoigne à aider son prochain, surtout s'il est dans le besoin (solidarité Nationale), il existerait encore des individus capable du pire, dénués de scrupules même.
Au risque de déplaire à certains, je ne peux pas me retenir. J'ai pourtant tourné et retourné les faits qui m'ont été narrés, toute la nuit. Que puis-je pour eux ? Pas grand chose.
Et avec Noël qui approche, j'ai eu des nausées, cette page méritant vraiment d'être affichée, diffusée. Pendant que j'écris ces lignes, j'ai encore envie de vomir. J'espère de tout mon cœur que ma prose pourra leur apporter un peu de réconfort.
Ces gens sortaient d'un centre d'aide sociale, et vraiment, oui vraiment, il se lisait sur leur visage une détresse profonde.
Par hasard, nous avons commencé à échanger quelques mots courtois puis ma curiosité naturelle a pris le dessus.
Il m'est tout de suite apparu un antagonisme entre leur apparence stylée, plutôt bo-bo Parisien d'un chic plaisant à voir (et de plus en plus rare), et le fait qu'ils sortent de ce centre d'action sociale, révélant sans nul doute qu'ils étaient dans le besoin.
Je leur ai offert une boisson chaude dans un café, et ai écouté, n'osant poser de questions, pour ne pas les gêner, ou ne pas les blesser.
Je me suis souvenu que j'avais déjà vu la femme, cet été, serveuse d'un restaurant au Cap d'Agde, jolie comme un cœur et efficace. Nous avions passé un bon moment.
Ce sont des gens installés depuis peu dans la région, comme tant d'autres, ayant voulu, comme tous, un peu de soleil.
Ils sont à la recherche d'un emploi, conscients que la chose soit quasi impossible localement, hors saison et sans être affiliés à telle ou telle famille de notables. Ils sont prêts à tout accepter, ou presque, en tous cas dans le strict respect de la réglementation, exercice de plus en plus difficile, ici, comme le disait un inspecteur du travail dans une émission diffusée récemment par une chaîne télévisée Nationale.
Bon, ils ne sont pas les seuls, loin s'en faut.
Mais la suite vaut le détour !
A la fin du printemps dernier, le couple se savait être bientôt sans aucun revenu, droit d'indemnisation Assedic ou autre. Disposant d'une petite épargne, ils voulaient se lancer dans une entreprise commerciale, persuadés qu'ils avaient, eux aussi, le droit d'essayer de vivre d'une activité malgré tout saisonnière.
La restauration leur semblait une bonne idée, ils avaient le sens du commerce.
Mais la réglementation impose, dans une structure dirigeante, la présence de quelqu'un de diplômé, ou pouvant attester d'une expérience importante, ce qui n'était pas leur cas.
Ils avaient, dans leurs relations, un candidat potentiel. Ils se connaissaient, se fréquentaient, ils avaient même aidé le couple, pendant pas mal de temps, sur un plan économique.
Proposition fut faite, leurs "amis" souhaitant vivement se lancer, elle bientôt sans emploi, lui, cuisinier de métier, préposé subalterne depuis trop longtemps.
Un fonds de commerce à acheter fut identifié, pile poil dans le budget disponible, leurs "amis" n'ayant bien entendu pas un rond à investir.
Je me rends vite compte, en écoutant, que j'ai en face de moi l'initiatrice et la bâtisseuse du projet. Elle crée les statuts de la nouvelle société, trouve une raison sociale en rapport avec l'amitié et imagine le nom commercial du fonds, en mémoire d'un responsable de discothèque Biterroise récemment assassiné. Tout le monde est unanime.
En plus d'avancer le prix du fonds, elle allonge le total du capital social, qui sera réparti sur deux têtes, la sienne et celle du futur dirigeant-cuisinier (prétendant qu'il lui fallait détenir 50% d'actions pour pouvoir bénéficier d'aides de l'état, elle l'a cru).
Tout est signé, tout est paru comme de nécessaire.
Il manque juste une formation gratifiante au cuistot, pour laquelle elle fera un chèque, réservant ainsi la place de l'élève.
L'équipe semble soudée, des travaux sont engagés dans le restaurant, (presque) tout le monde mettant la main à la pâte, joyeusement, et pour cause, celle qui met la main à la poche est toujours la même.
Elle avance encore tout le stock de départ, le fond de caisse, bref tout le nécessaire à l'exploitation (y compris vaisselle, verres, casseroles, etc).
Lorsqu'elle m'annonce qu'elle n'a pris aucune garantie, sauf celle d'une hypothétique reconnaissance de dettes, qu'elle a rédigé, et qui devrait être signée par son débiteur qui l'a en main (t'inquiètes pas, j'te le promets, on est amis, on a demandé un crédit qu'on aura) je me dis qu'elle est ou folle à lier ou mûre pour pour la béatification !
Enfin, tout le monde est content, il n'y aura plus de chômage, on va gagner des sous, on va bosser, les touristes vont bientôt arriver, et de toutes façon, le cuistot est tellement fort que ça va le faire, toute l'année même...Puis les amis ont tellement de relations partout. On va le remplir le resto.
L'ouverture tant attendue arrive, et à partir de là, vlan, bing, badaboum ! Ceux qui n'avaient pas un rond commencent à se révéler : prise de contrôle de la gestion du truc, sans qualification aucune, ou même d'expérience, avec des aberrations du style : comment on fait pour avoir un hors taxes d'un ttc ? Ben on retranche 19,6 hé pardi ! Le fond de caisse j'le remets dans le chiffre d'affaires du jour, hein , j'ai toujours fait ça j'crois ? Je fais quoi du cash ? "biiiiiiip"
Pourtant, tout avait été convenu au préalable. On serait sérieux, on a des gosses.
Bref, on devine que Crésus se retrouve vite à faire les chiottes.
Naît logiquement un conflit, notamment en matière de méthode d'exploitation ou d'hygiène. Mes interlocuteurs, à qui on commence clairement à faire comprendre qu'il seraient mieux à la maison, vont devoir quitter le navire, avant que ça ne finisse mal. Encore trop bons, trop cons, là je ne peux plus en douter.
Bien entendu, la reconnaissance de dettes ne sera jamais signée.
On leur a même gentiment fait comprendre qu'ils n'étaient plus les bienvenus, témoignages à l'appui. Ils auraient rapidement des nouvelles, fallait juste être un peu patient, une histoire de jours.
Ça fait depuis juillet...
Elle a trouvé dans la foulée un job chez un concurrent voisin, rendant hystérique son ancienne amie, et gonflant de façon ahurissante le chiffre d'affaires de son nouveau patron en deux coups de cuillère à pot.
Tiens j'avais cru comprendre qu'elle croyait ne pas être du métier, nulle, pour les autres.
Classique me direz-vous ? Oui, malheureusement.
Il y a des êtres sans scrupules et sans vergogne, partout, c'est un fait avéré.
Et là, je manque de tomber à la renverse : la note s'élève à plusieurs dizaines de milliers d'Euro !
Oui vous avez bien lu. Et ils n'ont plus un radis, Noël approche, ils attendent avec désespoir la prime annoncée aux pauvres.
Un avocat leur a été conseillé, ils l'ont payé (), ils n'ont pas compris pourquoi ça a trainé, pour finalement finir en eau de boudin. Ah si, ils avaient été conseillés par une relation des aigrefins, mais ça ils ne l'avaient pas détecté. Cqfd ? Je ne sais pas, eux non plus.
Il a vendu sa voiture, ils ont vidé les comptes-épargne des petits, c'était pour leur études... Ils ont demandé des aides partout : parents, bourses, cantines, autobus, rsa, apl, mais ils sont cinq, 5, et le petit dernier a 9 ans.
Elle a craqué devant moi, s'est complètement effondrée.
Lui était gêné, vraiment peiné, il a eu honte, ça s'est vu.
Je ne savais plus où me mettre. Certains clients du bistrot ont baissé la tête, émus. Le patron lui, qui a avoué avoir entendu l'histoire, a demandé de quel restaurant il était question, pour suite à donner. C'est clair ! C'est ignoble, vous savez, dans sud, il y a une insulte avec le son Q en syllabe du milieu...
Ils n'ont pas voulu dénoncer, m'ont poliment remercié pour le café, et sont partis dans le froid. Il la tenait par l'épaule.
Je suis resté là, comme un con, avec le bistrotier et trois de ses clients.
Je peux vous dire qu'on se sent dans ces cas là bizarre, avec un brouillon intellectuel mêlant sentiment de devoir moral, circonstances atténuantes et plein d'autres choses.
Et mon sang n'a fait qu'un tour ! Je suis sorti en courant, je les ai rattrapés, plus loin sur le trottoir, je me suis excusé, et j'ai insisté pour savoir de quel restaurant ils avaient parlé, et qui étaient les loustics ?
Ils m'ont juste dit que c'était un truc ouvert depuis juin cette année, sur l'ile des Loisirs, au cap d'Agde, après le rond point tout de suite sur la gauche en direction de la base nautique, avec une belle terrasse couverte, ce qui est rare là bas. L'enseigne, au dessus de la terrasse, ressemble plus à celle d'une boucherie de quartier populaire qu'à celle d'un restaurant qui se veut de qualité. D'ailleurs, ils avaient proposé des idées, rejetées illico. Pourtant, ils voulaient juste proposer, et débattre, comme dans une équipe soudée. En plus, l'entourage dans le métier leur disait que c'était super, de la bonne communication.
Aujourd'hui, de la publicité est même faite sur un monospace en mauvais état apparent, ce qui est terrible pour l'image du fonds de commerce. Mais ça, ce n'est qu'une opinion d'amateurs non éclairés, ont-ils conclu.
Ils se sont excusés de m'avoir ennuyé avec leur histoire, j'ai demandé un numéro de téléphone, et ils sont repartis, avec leurs idées noires.
N.B. : Ils détiennent toutes les preuves, peuvent me les présenter à tout moment, sans problème, et je les crois. Je vais les aider, du mieux que je pourrai.
Je hais les sans vergogne et les sans scrupules, et je promets de faire une publicité relative aux autres faisans.
Croix de bois, croix de fer...
Thauthau.
Blogger
je decouvre ton blog et la lecture de tes articles me plait mais cette histoire la je suis tombe de haut
RépondreSupprimerje suis de vias et ce soir en allant au boulot je vais passer voir ou s'est
je te tiens au courant si t'as pas deja trouve le truc lolllll
et bienvenue à perfecthau.blogspot.com
RépondreSupprimerbon ben je sais, je te l'envoie
RépondreSupprimerilo s'agit, je le sais, du restaurant la sphere au cap d'gade, malheur a eux
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